La clé
A la fin du livre, nous sommes confrontés à un
mystère. Depuis l’épisode 9 Miss Univers,
on a des indices évidents que cookie n’est qu’imaginé par Alain: non seulement
il écrit la fin de cet épisode avant qu’elle n’ait lieu, mais il a également le
dialogue suivant avec cookie:
« Je
viens de trouver un amour que j’ai qui est 100% inconditionnel! »
s’exclama Alain.
Cookie
fronça un sourcil. « Lequel? »
« Mes
personnages de courts métrages! Je les aime, et je ne peux absolument rien
attendre d’eux en retour, puisque je dois écrire tout ce qu’ils font et qu’ils
ne peuvent rien faire par eux-mêmes! » expliqua Alain.
Cookie
plissa le front. « Y a quelque chose qui me gêne dans ce raisonnement,
mais j’arrive pas à voir quoi… »
Plus tard, Alain écrit également le début de
l’épisode 12 Le Dispathe avant qu’il
n’ait lieu.
Ces indices nous amènent à penser que toutes ces
histoires, cookie et Miss Univers compris, ne sont qu’imaginées par Alain, qui
est, après tout, scénariste de séries télévisées.
Dans ce contexte, la fin du livre est très
surprenante, puisque dans l’épisode dernier L’Etre
et le Néant, on apprend que c’était en fait Alain qui était imaginé par
cookie! Tous les indices précédents qui semblaient indiquer le contraire sont
soudainement contredits! Comment interpréter cette apparente erreur de logique?
Il y a deux possibilités.
La première tient à un indice pas facile à
identifier mais tout de même mentionné à deux reprises, d’abord dans l’épisode
3 Un Univers Logique et Absolu:
Cookie se
lève et va à la cuisine. Il ouvre le frigo et en sort un sirop aux framboises.
Il ouvre ensuite un placard et n’y trouve que des boîtes de médicaments genre
Zoloft, Zyprexa ou Fepalcon.
Puis dans l’épisode 12 Le Dispathe, lorsque Alain cherche désespérément un désinfectant
dans le même placard:
« Prozac,
Zoloft, Zyprexa… » grommela Alain. « C’est incroyable, j’ai que
des trucs contre la dépression ici?! »
Alain n’est pas tout à fait exact: Prozac et Zoloft
sont effectivement des médicaments contre la dépression; le Zyprexa, par
contre, traite…
…La schizophrénie.
Voyons maintenant ce que cookie découvre dans
l’épisode 22 Pinocchio:
« Une
des seules choses contre
lesquelles il [Lum
le Fou] ne t'a pas protégé, c'est
certaines maladies psychiques, d'abord parce qu'il n'en avait pas identifié les
causes génétiques, et ensuite parce qu'elles se développent presque toujours à
cause d'un autre problème, que tu ne devrais pas avoir puisque tu es immunisé à
la plupart d'entre eux… » expliqua Alain.
« Alors au moins, je
peux devenir fou? C’est déjà ça! » commenta cookie avec sarcasme.
Ainsi, le seul point vulnérable de cookie,
son talon d’Achille pour ainsi dire, devient la clé du livre, car il a bel et
bien eu un « autre problème » qui l’a beaucoup affecté: la séparation
de ses parents. C’est ainsi qu’on découvre dans l’épisode dernier L’Etre et le Néant que toute l’histoire
d’Infantilismes n’est basée que sur
sa schizophrénie!
On a donc les deux faits suivants:
1)
D’après
le début du livre, Alain, schizophrène, imagine cookie;
2)
D’après la fin du livre, cookie,
schizophrène, imagine Alain.
La seule
déduction logique pour que les deux faits soient simultanément possibles est
qu’Alain et cookie ne sont qu’une seule et même personne. Jeune, cookie imagine
Alain… Et, plus âgé et devenu l’Alain qu’il imaginait, il imagine (ou se
rappelle) le cookie qu’il était, et vit
donc toute l’histoire deux fois, une fois en tant que cookie, une fois en tant
qu’Alain!
Ma tête
est proche de l’explosion… Mais ce n’est pas fini: il nous reste une deuxième
possibilité d’expliquer pourquoi Alain et cookie se sont imaginés l’un l’autre.
Cette deuxième possibilité tient à la philosophie même développée dans le
livre, et est basée sur un nouvel indice: les vrais noms d’Alain et de cookie,
qui sont révélés dans l’épisode 19 Intérêts Décomposés pour cookie –
Steven van de Staat – et dans l’épisode 21 Halloween
Philosophique pour Alain – Alexander Einich. Et qui voit-on comme auteurs
du livre? Alexander Einich / Steven van de Staat! Ils se sont donc non
seulement imaginés l’un l’autre, mais ont, puisqu’ils en sont les auteurs,
également imaginé leur monde entier, et ont ainsi réussi l’exploit qu’Alain
décrivait dans le premier épisode Petit
Plan de Travail comme l’Acte de Pouvoir Ultime: créer son propre univers,
soi-même y compris!
En
accomplissant cela, ils se donnent un « happy end » à l’extérieur de
l’histoire, ce qui fait chaud au cœur puisque l’histoire elle-même finit assez
tristement… Ils donnent aussi à Infantilismes
un statut spécial de livre écrit par les personnages qu’il contient, donc
d’univers qui tient debout « tout seul »… Exactement comme, selon les déductions d’Alain, devrait être le nôtre.
Alexander
Einich, an 2476 après Socrate
Maison de repos de Bel Air